Une hausse de tarifs qui appauvrit les Québécois
À la lumière du taux d’inflation publié par Statistiques Canada cette semaine, les Québécois devront faire face à une hausse considérable des tarifs d’électricité à compter d’avril 2022. Cette importante augmentation de plus de 2,6 % est décriée par tous les partis d’opposition ainsi que par les acteurs du milieu, comme l’ont rapporté de nombreux médias au cours des derniers jours. Le taux d'inflation ayant fait un bond important, les Québécois sont donc pénalisés de toute part, y compris par une facture d’électricité plus importante que prévu. Rappelons qu’Hydro-Québec peut désormais hausser ses tarifs en fonction de l’inflation depuis l’adoption du projet de loi 34 en 2019, et ce, sans autorisation de la Régie de l’énergie, exception faite du tarif L.
Des incidences importantes pour les industriels du Québec
Les industriels du Québec sont grandement pénalisés par cette nouvelle, le taux d’inflation étant également partie prenante du calcul effectué par la Régie de l’énergie pour fixer le tarif L. En se fondant sur la méthodologie actuelle, la hausse du tarif L serait d’environ 1,7 % à compter du 1er avril 2022, ce qui s’avère tout simplement inacceptable. Contrairement à l’esprit de la loi, cette augmentation du tarif nuira à la compétitivité du secteur industriel qui fait face à une compétition mondiale féroce.
Cette annonce survient alors même que la demande en révision pour l’indexation du tarif L soumise en mars 2021 par l’AQCIE vient d’être rejetée. La Régie de l’énergie étant de par la loi le forum pour décider du bien-fondé ou non de sa décision originale, vient en effet de confirmer cette décision qu’elle avait elle-même rendue, soit l’augmentation déjà décrétée de 0,845% du tarif L à compter du 1er avril 2021.
Le constat qu’on doit faire aujourd’hui des conséquences du projet de loi 34 imposée aux Québécois est que le tarif L des industriels d’ici aura subi en deux ans, une augmentation équivalente à 509 % de la hausse cumulative des cinq années précédentes qui s’élevait à 0,5 %.
Déconnection des enjeux sur le terrain
Les incompréhensions des enjeux vécus sur le terrain sont certes déconcertantes et les propos du ministre de l’Énergie, Jonatan Julien, en sont un parfait exemple. En réponse aux questions soulevées par cette hausse de tarifs allant bien au-delà des besoins de revenus d’Hydro-Québec, ce dernier a rétorqué que la Régie de l’énergie pourra diminuer les tarifs −lors de son examen en 2025− si elle évalue que les Québécois ont payé leur électricité trop chère. A-t-on vraiment besoin de souligner que ni les industriels du Québec et ni la société québécoise ne devraient avoir à potentiellement financer et enrichir Hydro-Québec de la sorte ? Les répercussions d’une telle hausse sont réelles et immédiates et viennent affaiblir la compétitivité des entreprises du Québec qui n’ont tout simplement pas les moyens d’attendre une éventuelle baisse des tarifs d’Hydro-Québec, sans espoir de remise des montants qui seront versés en trop.
Il est important d’agir et de faire valoir les nombreux défis auxquels les industriels font face. L’AQCIE est fermement engagée à défendre les intérêts de ses membres et demeure active dans ce dossier. Nous continuons ainsi d’évaluer les options qui s’offrent à nous dans le cadre du processus d’indexation devant la Régie de l’énergie d’ici avril 2022.
Vous pouvez prendre connaissance des divers articles sur le sujet :
Ici Radio-Canada, le 19 octobre 2021
La Presse canadienne
Hausse des tarifs d’hydroélectricité :
Québec n’interviendra pas
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La Presse, le 19 octobre 2021 Charles Lecavalier
Québec confirme une hausse d’au moins 2,6 %
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Le Journal de Québec, le 19 octobre 2021
Nicolas Lachance
Hors de question de limiter les hausses de tarifs d’électricité
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Exportations d’Hydro-Québec vers New York :
une entente qui ne doit pas se faire au détriment des consommateurs d’électricité québécois
En début de semaine, Hydro-Québec a annoncé le plus important contrat d’exportation de son histoire, soit la livraison de 10,4 térawattheures d’électricité par année pour alimenter l’État de New York à partir de 2025, et ce, sur une période de 25 ans.
Sur maintes tribunes, la société d’État et le gouvernement du Québec ont ainsi vanté les nombreux bénéfices et les retombées économiques de cette entente pour le Québec. Derrière cette bonne nouvelle se cachent néanmoins des considérations importantes et des inquiétudes qui se doivent d’être adressées relativement aux incidences sur les tarifs d’électricité au Québec ainsi que sur la compétitivité du secteur industriel québécois.
Dans son article paru dans La Presse+ hier matin, la journaliste Hélène Baril fait notamment mention de certaines appréhensions soulevées par Jocelyn B. Allard, président de l’AQCIE. Consultez l’article en cliquant ici.
Dans un article paru subséquent ce matin, madame Baril revient à la charge en notant le refus du gouvernement du Québec de s’engager à ce que ce contrat ne se traduise pas par une augmentation des tarifs d’électricité pour les Québécois. Consultez l’article en question en cliquant ici.
Des incidences potentielles sur la facture d’électricité des Québécois
En ajoutant ce nouveau contrat d’exportation à celui du Massachusetts ainsi qu’aux besoins additionnels en matière d’électrification des transports, Hydro-Québec n’écarte pas la possibilité d’avoir recours à la construction de nouvelles centrales pour répondre à la demande au cours des prochaines années. De la voix même du porte-parole d’Hydro-Québec, de telles nouvelles installations entraîneront une augmentation de la facture d’électricité des Québécois.
La question du financement de la ligne de transport soulève également des inquiétudes quant à l’impact sur les tarifs d’électricité, alors que ce sujet est au cœur même d’enjeux et de débats actuels au Québec relativement à d’autres lignes de transport d’Hydro-Québec. À noter que ce nouveau projet d’exportation prévoit la construction d’une ligne de transport entre la frontière canado-américaine et la ville de New York, y compris une partie québécoise détenue en copropriété avec la communauté mohawk de Kahnawake. Il importe donc qu’une garantie soit donnée à savoir que cette ligne construite exclusivement à des fins d’exportation ne sera payée d’aucune manière par les consommateurs d’électricité québécois.
Maintenir la compétitivité du secteur industriel
Le prix de vente de l’électricité aux Américains demeure une autre grande inconnue dans cette entente et l’AQCIE entend bien se faire entendre à cet égard. La facture d’électricité des industriels québécois représentant une portion importante de leurs coûts d’exploitation, la lumière doit être faite afin de s’assurer que le prix de l’électricité offert aux Américains n’engendre pas un avantage concurrentiel additionnel aux consommateurs d’électricité américains face à ceux du Québec, ce qui viendrait éroder la compétitivité des usines québécoises.
En somme, l’AQCIE reconnaît les mérites de ce contrat historique et l’applaudit, sous toute réserve que l’entente n’entraîne pas une hausse des tarifs d’électricité pour les Québécois ni ne se fasse au détriment des industriels du Québec.
L’AQCIE continuera donc d’analyser ce contrat et de suivre ce dossier de près, tout en faisant valoir la pertinence d’un débat juste et transparent quant aux coûts réels et aux impacts concrets pour les consommateurs industriels d’électricité du Québec
L’Ontario va de l’avant avec une réduction des tarifs industriels d’électricité
Dans le cadre de son dernier budget, le gouvernement ontarien de Doug Ford a concrétisé sa promesse de réduire la facture d’électricité des grandes entreprises de sa province. La journaliste Hélène Baril de La Presse signe un texte à ce sujet en brossant un portrait sommaire de la situation ontarienne. Elle souligne notamment l’objectif de cette mesure visant à améliorer la compétitivité des entreprises.
Du côté québécois, les préoccupations de l’AQCIE sont rapportées dans l’article alors que les industries québécoises sont confrontées à une baisse des prix de vente d’électricité à l’échelle de l’Amérique du Nord.
« Ce qui est inquiétant pour nous, c’est que partout ailleurs, la tendance des prix est à la baisse, alors qu’ici, la tendance est à la hausse » − Jocelyn Allard, président de l’AQCIE.
Le tarif industriel grande puissance augmentant de 0,845 % à compter du1er avril au Québec, de nouvelles mesures répondant adéquatement aux besoins des industriels du Québec doivent impérativement être mises de l’avant pour assurer le maintien de l’écart de compétitivité qui ne fait que s’éroder au détriment de nos usines et ainsi, favoriser la pérennité de notre secteur.
Cliquez ici pour accéder à l’article d’Hélène Baril de La Presse.
L’AQCIE dans La Presse :
La plus forte hausse du tarif L depuis cinq ans
La journaliste Hélène Baril signe un texte dans l'édition du 3 mars 2021 de La Presse à la lumière de la décision de la Régie de l’énergie d’autoriser une hausse du tarif L de 0,845 % à compter du 1er avril 2021, applicable aux entreprises grandes consommatrices d’électricité.
« C’est extrêmement désolant et dommageable » − Jocelyn Allard, président de l’Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité.
Dans son article, madame Baril reprend les principaux éléments mis de l’avant par l’AQCIE dans le cadre de ce dossier :
- Les industriels devront composer avec la plus importante augmentation de leur tarif depuis cinq ans.
- En raison de la baisse du prix de l’énergie aux États-Unis, le tarif L n’aurait pas dû être augmenté afin de maintenir sa compétitivité comme le veut la nouvelle législation (projet de loi 34).
- La position concurrentielle du tarif L s’érode à l’échelle de l’Amérique du Nord alors que la valeur du dollar augmente et que la situation économique est difficile pour plusieurs entreprises au Québec.
- Le Québec est contraint d’offrir un tarif réduit par rapport au tarif L pour attirer de nouveaux investissements industriels, ce qui prouve que ce tarif n’est plus compétitif.
L’AQCIE poursuit donc sa mission au quotidien afin de défendre les intérêts des industriels québécois qui doivent avoir accès, plus que jamais, à des outils répondant adéquatement à leurs besoins, que ce soit en matière de programmes commerciaux mis en place par Hydro-Québec ou par le biais de programmes gouvernementaux.
Vous pouvez consulter l’article d’Hélène Baril paru dans La Presse et La Presse+
La chute des prix d’électricité aux États-Unis a pesé sur les résultats financiers d’Hydro-Québec en 2020
La pandémie et le ralentissement économique nuisent grandement à de nombreuses entreprises au Québec, et Hydro-Québec n’y échappe pas. Dans le cadre du dévoilement de ses résultats financiers pour l’année financière 2020, la société d’État a annoncé une diminution de 620 millions $ de son bénéfice net.
Parmi les facteurs ayant contribué à cette baisse, on note la chute de quelque 25 % des prix d’électricité sur les principaux marchés d’exportation d’Hydro-Québec, notamment celui du nord-est du continent. Vous pouvez prendre connaissance du texte d’Hélène Baril paru le 17 février dans La Presse qui couvre le sujet.
Or, cette baisse des prix de vente de l’électricité invoquée par Hydro-Québec rejoint justement le fondement même du mémoire de l’AQCIE déposé auprès de la Régie de l’énergie dans le cadre de la fixation du tarif L pour 2021 présentement en cours. Comme mentionné dasn la précédente nouvelle (voir ci-bas), notre analyse approfondie illustre sans équivoque la tendance à la baisse des prix de vente de l’électricité du secteur industriel pour l’ensemble des États-Unis, la diminution étant d’autant plus prononcée dans les États qui possèdent des usines en concurrence directe avec celles des membres de l’AQCIE.
Alors que la Régie de l’énergie doit rendre sa décision au cours des prochaines semaines, nous réitérons donc l’importance de ne pas augmenter le taux du tarif L afin de maintenir la compétitivité de nos industries québécoises dans un contexte sanitaire et d’affaires empreint d’incertitudes.
Indexation du tarif L : l’AQCIE démontre qu’une baisse tarifaire en 2021 est requise pour maintenir la compétitivité des industries québécoises
La Régie de l’énergie doit rendre sa décision quant au taux d’indexation du tarif L pour 2021 au cours des prochaines semaines. Rappelons qu’Hydro-Québec a annoncé à l’automne dernier une hausse de 1,3 % des tarifs d’électricité pour l’ensemble de ses clients à compter du 1er avril 2021, à l’exception des grands consommateurs industriels d’électricité. Cette indexation automatique au taux d’inflation fait suite à l’adoption du projet de loi numéro 34 en décembre 2019 par le biais duquel Hydro-Québec n’a pas à obtenir l’autorisation de la Régie de l’énergie pour augmenter ses tarifs jusqu’en 2025.
Grâce aux représentations de l’AQCIE, le taux d’indexation du tarif L demeure toutefois fixé par la Régie de l’énergie sur une base annuelle.
Prix de l’électricité à la baisse dans les juridictions concurrentes
Dans le cadre de son examen devant mener à la fixation du tarif L, la Régie de l’énergie est tenue de prendre en considération le maintien de la compétitivité du prix de l’électricité pour le secteur industriel. En appui à cette démarche, l’AQCIE a déposé une analyse approfondie auprès de la Régie afin d’illustrer notamment la position concurrentielle du tarif L. La tendance à la baisse des prix de vente de l’électricité du secteur industriel pour l’ensemble des États-Unis est sans équivoque, et la diminution est d’autant plus prononcée dans les États qui possèdent des usines en concurrence directe avec celles des membres de l’AQCIE. De plus, la baisse du prix du gaz naturel, qui se maintient à un bas niveau historique depuis plusieurs années, continue d’éroder la compétitivité du tarif L comparativement au coût de l’énergie dans le secteur industriel aux États-Unis.
À la lumière de l’étude soumise par l’AQCIE, une baisse de plus de 5 % du tarif L est donc requise pour ramener le tarif L à un niveau concurrentiel comparativement au tarif moyen de 2019 qui prévalait dans les états américains. À tout le moins, l’AQCIE demande à ce que la Régie maintienne le tarif L au taux actuel pour une année additionnelle. Compte tenu de l’incertitude économique liée à la pandémie qui continue de sévir, il serait mal venu d’ajouter des coûts de production à nos usines québécoises avec une augmentation injustifiée du tarif L. Vous pouvez consulter le mémoire de l’AQCIE déposé devant la Régie de l’énergie en date du 28 janvier 2021 en cliquant ici.
Sans surprise, Hydro-Québec a, pour sa part, proposé d’augmenter le tarif L de 65 % du taux d’inflation mentionné ci-haut, soit une hausse de 0,85 % du tarif L (1,3 % x 0,65%).
Aucun tarif d’électricité ne devrait être augmenté au Québec cette année
Ayant vigoureusement dénoncé à l’automne la hausse de 1,3 % des tarifs d’Hydro-Québec, l’AQCIE continue toujours de contester le calcul de taux d’inflation de la société d’État. Utilisant des indices mensuels d’inflation, Hydro-Québec aurait dû calculer la variation annuelle de l’indice des prix à la consommation qui s’est avérée nulle. En d’autres mots, les tarifs d’électricité ne devraient pas augmenter en 2021 pour aucun des clients d’Hydro-Québec.
Cliquez ici pour lire le texte d’Hélène Baril paru le 16 février dans La Presse + qui discute du sujet.
Favoriser la croissance de l’activité industrielle au Québec
Il est primordial de conserver un tarif L compétitif pour favoriser le maintien et la croissance de l’activité industrielle du Québec. L’investissement de plusieurs millions de dollars de la multinationale française Air Liquide à Bécancour pour accueillir le plus grand électrolyseur au monde utilisant la technologie d’échanges de protons pour produire de l’hydrogène est en un exemple probant. Le coût de production élevé de l’hydrogène étant un obstacle à son développement, l’entreprise réussit à en produire à un prix compétitif, notamment grâce à de l’électricité à bas prix. Or, Hydro-Québec et le gouvernement du Québec ont dû offrir des rabais additionnels pour atteindre ce prix compétitif, car le tarif L ne suffisait pas à lui seul. Cliquez ici pour lire l’article.
De concert avec les entreprises qu’elle représente, l’AQCIE continue d’œuvrer au quotidien à l’instauration de conditions propices à l’essor industriel du Québec et à la création de richesses dont tous les Québécois bénéficient ultimement.
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