| Il est déjà temps de prévoir les interruptions électriques de 2014 Par Émilie Allen Directrice Corporative Énergie, Cascades Cascades |
| | Tous secteurs confondus, seulement une vingtaine de clients « grandes entreprises » bénéficient du programme de puissance interruptible d’Hydro-Québec. Je me suis donc demandée pourquoi autant de clients n’y participaient pas. Plusieurs éléments sont ressortis, que je placerais en deux catégories distinctes bien qu’elles soient intimement reliées. Il y a d’abord la nature des opérations de l’entreprise, qui déterminent la possibilité de moduler la consommation électrique ou non. Et il y a aussi le risque de devoir payer des pénalités assez importantes, en cas de difficultés à réduire la consommation tel qu’entendu au départ. L’analyse technique Puisqu’il faut soumettre sa demande de participation au programme avant le 1er octobre, bon nombre de clients rejettent cette option par manque de temps pour la mettre en place. En effet, une telle opération ça se prépare et pas seulement dans des bureaux derrière des ordinateurs. Il faut inclure les gens d’opération afin de développer une procédure simple et claire pour tous. Lorsqu’une interruption survient, Hydro-Québec avise les clients deux heures à l’avance, et cela peut être à 6 h 00 un dimanche matin. On voit ici toute l’importance d’avoir une procédure clairement établie. Il est tout de même possible de prévoir certaines interruptions en période de grands froids. Dans une certaine mesure, votre représentant d’Hydro-Québec peut alors vous aider à prévoir les interruptions. Votre procédure doit aussi prévoir le retour à la normale. Il est arrivé qu’une usine connaisse beaucoup de difficultés lors du redémarrage et qu’elle perde ainsi beaucoup de production, annulant ainsi le crédit reçu du programme. Voici quelques exemples d’équipements qui peuvent être mis à profit en cas d’interruption : - Utiliser les entraînements à fréquence variable pour diminuer le régime de production sans arrêter complètement le procédé.
- Pendant l’interruption, cesser l’agitation et la ventilation qui ne sont pas nécessaires en continu.
- Fermer les appareils de chauffage électrique au profit d’une autre source d’énergie ou même réduire la charge de chauffage pour la période d’interruption.
- Changer le type de production (produire un produit moins énergivore pendant l’interruption).
- Accumuler des stocks pendant le préavis pour réduire ensuite la production au cours de l’interruption.
- Prévoir un arrêt de maintenance flottant qui aurait été nécessaire de toute façon.
Le spectre des pénalités Bien que le fondement du système de pénalité soit tout à fait compréhensible, il n’en reste pas moins que les modalités d’application de ces pénalités offrent bien peu de flexibilité aux industries, en cas de difficulté, ce qui contribue à la faible popularité du programme. Par exemple, lorsqu’un problème opérationnel empêche une interruption, la pénalité appliquée annule une partie des efforts déployés pour toutes les autres interruptions réalisées au cours de la saison. Il arrive aussi que pour éviter les pénalités associées à la consommation pendant les périodes d’interruption, les entreprises arrêtent plus d’équipements que nécessaire, mettant ainsi la production en péril. C’est exactement ce qu’il ne faut pas faire ! La durée des interruptions est un autre élément. Auparavant, elles pouvaient n’être appliquées que pendant quelques heures, mais il en a été tout autrement l’an dernier. C’est pourquoi l’opération « interruption » doit être bien analysée au départ et bien planifiée par la suite, en s’assurant de la participation des gens d’opération qui appliqueront la procédure, le cas échéant. Et qui sait, une plus grande souplesse dans l’application des pénalités pourrait encourager un plus grand nombre d’entreprises à participer. Les interruptions redeviendraient alors plus courtes, ce qui avantagerait tout le monde en période de pointe, y compris Hydro-Québec et ses clients résidentiels. Retour au sommaire › |