Mot du président La finalité justifie les moyens Par Nicolas Dalmau Président du Conseil de l’AQCIE et Directeur, Énergie et développement stratégique, Alcoa Canada

Le kWh passif

Pour une grande partie des kilowattheures (kWh) produits par Hydro-Québec, le téléviseur, le radiateur ou la cuisinière représente la fin de leur vie utile. Ils créeront de la chaleur, du divertissement, de la lumière ou une foule d’autres applications qui contribuent à notre mode de vie, mais là s’arrêtera leur valeur économique. Une fois consommés, ils font partie du passé.

C’est le cas de la majorité des kWh consommés à domicile, et d’une bonne partie de ceux qui servent à des utilisations similaires (éclairage, chauffage, équipements électriques et électroniques, etc.) dans le secteur commercial ou institutionnel. Sans connotation péjorative, on peut qualifier ces kWh de passifs, puisque leur chaîne de valeur s’éteint avec leur utilisation. Le prix de ces kWh devrait être équivalent à leur coût de production, de transport, de distribution et à l’utilisation des équipements requis pour répondre aux demandes de pointe, en plus d’une marge bénéficiaire pour Hydro-Québec. Ce qui n’est pas le cas actuellement dans le secteur résidentiel. Selon certains, cette situation n’encourage pas l’économie d’énergie

Le kWh actif

Par contre, plus du tiers des kWh distribués par Hydro-Québec ont un tout autre profil, puisqu’ils sont utilisés par les consommateurs industriels d’électricité. Règle générale, le kWh y devient un intrant, une matière première, puisqu’il est intégré à la fabrication d’un nouveau produit. Par électrolyse, ou autres techniques, il se combine à d’autres éléments ou permet leur transformation en nouveaux produits. Il fait tourner des moteurs, des compresseurs, etc.

Une fois livré à l’usine, la vie de ce kWh « industriel » ne fait que commencer. Il soutient ainsi des emplois directs et bien rémunérés, une chaîne de fournisseurs, une grappe d’expertise, de la recherche universitaire… bref, ce kWh génère de la valeur ajoutée et crée de la richesse, depuis son arrivée à l’usine et à chaque fois que le produit dont il fait désormais partie est transformé, utilisé, recyclé, réutilisé...

L’utilisation industrielle du kWh requiert moins d’infrastructures, et aide même Hydro-Québec à gérer la demande de pointe du secteur résidentiel. Le tarif grande puissance (L) couvre tous les coûts de production, de transport et de distribution d’Hydro-Québec et lui fournit même une marge bénéficiaire. En fait le tarif L « subventionne » la consommation résidentielle à hauteur de 250 millions $/an.

Le kWh transformé par les industriels crée le plus de richesse

Selon une récente étude de E&B DATA les dépenses directes au Québec des consommateurs industriels d’électricité – masse salariale, achat d’électricité, matières premières, biens et services liés à l’exploitation courante – représentent plus de 16 ¢ pour chaque kWh acheté d’Hydro-Québec. Il s’agit là de l’utilisation du kWh la plus rentable pour le Québec, en raison de la richesse qu’elle crée. Et l’intérêt de cette avenue s’accroîtrait même avec l’offre d’un tarif L plus compétitif et de contrats d’approvisionnement à prix réellement concurrentiels.

D’imposants surplus d’électricité

Hydro-Québec estime cette année à 21,4 milliards de kWh ses surplus énergétiques – l’équivalent de la consommation de quatre alumineries moyennes – surplus qui ne devraient commencer à se résorber qu’à l’horizon de 2020.

L’exportation, même si les prix moyens sont souvent inférieurs au tarif L, représente une avenue intéressante pour écouler une partie de ces surplus, particulièrement pendant les périodes de pointe chez nos voisins. Cela permet alors d’optimiser le réseau au bénéfice des Québécois. L’électrification des transports et la culture en serre, proposées par le gouvernement, permettraient de concrétiser une vision plus écologique et d’écouler aussi une partie des surplus.

Pour créer une richesse importante et constante, la solution passe aussi par la transformation d’une partie de ces surplus en kWh actifs, en les vouant, à prix concurrentiel, à la réalisation de nouveaux investissements industriels et de nouvelles implantations dans les régions du Québec.

Une approche stratégique

Puisque le kWh transformé par les industriels offre des retombées économiques exceptionnelles, la prochaine stratégie énergétique devra voir au maintien du rôle de l’électricité comme moteur de développement économique et d’occupation du territoire. Il s’agit là de l’une de ses fonctions cruciales, à un moment qui l’est tout autant.
À l’heure où la plupart des juridictions sur la planète s’arrachent les investissements, nous ne pouvons nous permettre de laisser tomber l’un de nos plus puissants leviers. Et pour qu’il demeure efficace, le levier du kWh doit être offert aux industriels à des conditions réellement concurrentielles – voir l’article de Benoît Pepin à cet effet. Aujourd’hui, le tarif L n’y suffit tout simplement pas.

À l’heure des choix, il ne faut pas hésiter à adopter les mesures qui permettront de générer plus de kWh actifs au Québec. Car ils font tourner l’économie de base, soutiennent nos régions et contribuent à protéger nos acquis sociaux.

Prenez l’été pour vous entraîner !

Parce que le jeudi 19 septembre, le Tournoi de golf de l’AQCIE viendra couronner la saison estivale.

Venez partager vos bons coups et faire le plein d’énergie au Club de Golf « Les Dunes », 12000, chemin Saint Roch, Sorel-Tracy.
Il vous suffit :

• d’imprimer ce document PDF,
• d’y inscrire les renseignements demandés,
• de faire parvenir ce document avant le 6 septembre, accompagné d’un chèque au nom de l’AQCIE, à l’adresse suivante :

AQCIE
1010, rue Sherbrooke Ouest
Bureau #1800
Montréal (Québec)
H3A 2R7

Au plaisir de vous y voir nombreux !

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