DÉCEMBRE 2010  
VOLUME 4 | NUMERO 4  
 
   
 
Nicolas Dalmau Mot du président

Exporter l’électricité,
ce n’est pas le pactole !

Par Nicolas Dalmau

Président du Conseil de l’AQCIE et
Directeur, Énergie et développement stratégique,
Alcoa Canada


Le pactole, synonyme de richesse et de profit, est le nom donné sous l’empire grec à un fleuve de Turquie, dont les eaux étaient réputées contenir des paillettes d’or. Au Québec, l’eau est également synonyme de richesse, grâce entre autres à l’hydroélectricité.

Mais l’exportation de cette énergie est loin d’être le pactole prédit par certains économistes et, en définitive, il y a beaucoup plus de richesse à créer en l’utilisant ici, plutôt que de laisser couler à l’état brut notre « or bleu » dans les marchés d’exportation.

Les mythes, comme celui du fleuve Pactole, ont la vie dure. Encore aujourd’hui, les gens qui ne sont pas familiers avec le secteur de l’électricité sont souvent sous l’impression qu’il y a beaucoup plus d’argent à faire en exportant l’électricité qu’en la vendant aux clients industriels, citant des chiffres mirobolants de 20 ȼ le kW/h, des perspectives de hausse tarifaire sans fin... comme s’il s’agissait du pétrole albertain.

Comment leur en vouloir, alors que les tenants de l’exportation à tout crin ont fait le même genre de calculs qui alimentent encore aujourd’hui ce mythe... Même si, comme l’écrivaient les journalistes Hélène Baril(i) et Sylvain Larocque(ii) à la mi-novembre, Hydro-Québec n’atteindra vraisemblablement pas ses cibles d’exportation pour 2010... et qu’elle songe même à accroître ses importations au cours des prochaines années.

Prix à l’exportation et tarif L, un écart qui rétrécit comme peau de chagrin
Dans le contexte de l’entente intervenue entre le gouvernement du Québec et Alcan en 2007, certains voyaient un écart de plus de 4 ȼ le kW/h entre les revenus tirés des ventes aux consommateurs industriels québécois et de celles provenant de l’exportation... pendant 50 ans !

En septembre 2007 le directeur général du Centre Hélios, Philip Raphals, publiait une étude, Les coûts de l’Entente Alcan : un deuxième regard(iii), qui voyait plutôt un écart qui culminait à un peu plus de 2 ȼ du kW/h sur ce même horizon de 50 ans, comme l’illustre ce tableau :

Valeur moyenne des exportations d’énergie de base,
nette du coût de transport
(dollars constants)

Valeur moyenne des exportations d’énergie de base, nette du coût de transport (dollars constants)


Dans l’article précité d’Hélène Baril, la journaliste mentionne qu’Hydro-Québec a, dans les faits, récolté un prix moyen de 5,3 ȼ le kW/h à l’exportation en 2008 et de 5,6 ȼ le kW/h en 2009, en intégrant certains gains associés à des opérations de couverture et qui ne seront peut-être pas toujours au rendez-vous. On peut s’attendre à un prix moyen comparable pour 2010.

Ainsi l’écart entre l’exportation et le tarif L est depuis quelques années d’à peine plus de 1 ȼ le kW/h, parfois moins.

Et il convient de rappeler que même au tarif L, Hydro-Québec couvre non seulement ses frais de desserte des clients industriels mais réalise un profit, à telle enseigne qu’il existe un interfinancement de 250 millions $ en faveur du secteur résidentiel qui, lui, ne couvre pas ses frais.

Une tendance qui s’accentue et se prolonge
Depuis 2007, alors que le tableau précédent a été produit, plusieurs éléments ont évolué dans le sens d’un rapprochement entre le tarif L et le prix obtenu à l’exportation :

  • La hausse de la valeur du dollar canadien diminue l’avantage des exportations vers le Nord-Est des États-Unis;
  • Le prix de l’électricité est maintenu à des niveaux très bas par sa corrélation avec celui du gaz sur ces marchés. L’exploitation des gaz de schiste dans ces territoires accentuera cette pression;
  • Terre-Neuve-et-Labrador a annoncé son intention de développer le potentiel hydroélectrique du bas-Churchill ce qui, à terme, accroîtra la quantité d’électricité disponible à l’exportation dans le marché de la Nouvelle-Angleterre.

Des avantages plus grands, et bien réels
Alors que la baudruche de l’exportation à tout prix se dégonfle peu à peu, plusieurs analystes deviennent plus sensibles au discours que nous tenons depuis des années.

Car, en ajoutant la masse salariale et les dépenses en biens et services des consommateurs industriels au tarif L qu’ils paient, ces derniers injectent dans l’économie québécoise l’équivalent de 14 cents du kW/h consommé. Dans leurs prévisions les plus optimistes, les économistes ne peuvent concevoir un tel prix moyen à l’exportation pour l’électricité, même dans un horizon de 50 ans !

tableau_1


Alors au moment où la relance de l’économie mondiale, bien qu’encore fragile, donne une poussée à la production d’aluminium, notamment, il devient nécessaire de faire une fois pour toutes les bons calculs, et de commencer par investir notre hydroélectricité ici, dans notre économie, plutôt que de considérer comme une fin en soi l’exportation de cette ressource, ainsi que des emplois et de la richesse qui viennent avec elle.

L’exportation de l’électricité a certes sa place dans le portefeuille hydroélectrique québécois, mais ce serait bête de laisser couler le Pactole sans d’abord se servir, non ?

Notes
(i) : Hélène Baril, LA PRESSE, « Hydro n’atteindra pas sa cible d’exportation en 2010 », le 18 novembre.
(ii) : Sylvain Larocque, LA PRESSE CANADIENNE, « Hydro-Québec veut accroître se importations d’électricité », le 23 novembre.
(iii)
: Lire cette étude et les commentaires de l’AQCIE sur cette dernière.


Voeux de Noël 2010

image Attention au deuxième palier !


Par Luc Boulanger

Directeur exécutif, AQCIE


Dans sa réforme des tarifs généraux, Hydro-Québec a proposé d’éliminer le second palier du tarif M, sur une période d’environ 5 ans, afin d’abolir à terme toute tarification dégressive. Mais attention, la marche est haute !

Si la majorité des utilisateurs du tarif M n’utilisaient que marginalement ce deuxième palier, d’où son élimination sans réelle douleur pour eux, il y a cependant plusieurs utilisateurs industriels, particulièrement dans le secteur de la transformation alimentaire, pour lesquels cette disparition affecte sérieusement leur exploitation et leur rentabilité.

C’est d’ailleurs dans ce contexte que l’AQCIE a eu le plaisir d’accueillir plusieurs nouveaux membres au cours des derniers mois, résolus à faire valoir par notre entremise leur point de vue devant la Régie de l’énergie.

La transformation alimentaire au Québec
Avec près de 75 000 emplois, l’industrie de la transformation alimentaire est le premier employeur du secteur manufacturier au Québec et le second pour les retombées économiques.

Les marges bénéficiaires de la transformation des aliments sont faibles, à peine 8 % dans l’ensemble du Canada et seulement 6 % au Québec, en raison de la plus importante concentration de grands distributeurs. À eux trois, Loblaws, Metro et Sobeys occupent 70 % du marché, un total qui augmente à 80 % en ajoutant WalMart et Costco.

Outre cette concentration extrême, une grande partie des ventes de produits alimentaires se fait au Québec sous forme de marques maison, où les producteurs québécois se trouvent en concurrence directe avec les grandes multinationales. Avec de tels joueurs, la « magie » des encans inversés a vite fait de réduire les bénéfices à quelques sous la caisse de produits...

Être Hydro-Québécois, un avantage ?
Les concurrents nationaux et internationaux n’hésitent pas à faire jouer en leur faveur tous les leviers que leurs différents marchés peuvent leur offrir. S’il est vrai que les tarifs de l’hydroélectricité ont longtemps représenté un léger avantage concurrentiel, l’abandon du deuxième palier du tarif M nous fera dégringoler de plus qu’une marche ou deux.

Même si la Régie de l’énergie a accepté le principe de l’abandon de ce palier en mars 2009, les entreprises visées ont été informées il y a seulement quelques mois des coûts qu’entraîneront cet abandon pour eux. Dans plusieurs cas, il s’agit d’une hausse de plus de 20 % d'un élément important de leurs frais variables. En additionnant l’augmentation de l’électricité patrimoniale, qui doit s’amorcer concurremment à compter de 2014, on atteint même les 40 % ! Une hausse tout simplement intenable dans leur contexte concurrentiel.

Et s’il n’y avait que l’électricité. Car à cette hausse irréaliste viennent s’ajouter les coûts de gestion des matières résiduelles, qui tripleront pratiquement d’ici 2015, l’augmentation de 6,25 % de la cotisation au RQAP, de 4 % à la CSST, la hausse du pétrole, du salaire minimum... et la nouvelle redevance sur l’eau. Il y a longtemps que les quelques sous de bénéfice de la caisse de produits sont disparus !

La nécessité d’en arriver à un arrangement
À l’évidence le maintien de la compétitivité des clients industriels du tarif M n’est pas du seul ressort d’Hydro-Québec, mais il importe aussi, dans le respect de l’équité tarifaire, de réaliser l’un des grands objectifs de la stratégie énergétique du Québec : utiliser davantage l’énergie comme levier de développement économique.

C’est pourquoi l’AQCIE a recommandé à la Régie de l’énergie de constituer un comité de travail regroupant Hydro-Québec et des représentants de sa clientèle industrielle ainsi que de l’AQCIE et du Conseil de l’industrie forestière du Québec afin d'examiner des pistes de solution permettant de respecter à la fois l’équité tarifaire et la compétitivité des clients industriels du tarif M, et notamment :

  • De faciliter l’accès au tarif L, ou d’établir un tarif intermédiaire entre le M et le L en considération des volumes souscrits;
  • De répartir l’augmentation associée à l’abandon du deuxième palier du tarif M et, éventuellement, à l’harmonisation de la hausse de l’électricité patrimoniale, selon un échéancier qui permette de maintenir la compétitivité de ces clients; ou
  • De consentir un rabais tarifaire.

Une heureuse conclusion
Tout récemment, le 7 décembre, le président d’Hydro-Québec Distribution déclarait en audience devant la Régie que les objectifs que visaient cette réforme ne tenaient plus, particulièrement dans le contexte de la hausse du tarif patrimonial. Ainsi, le distributeur proposera une nouvelle réforme dans le prochain dossier tarifaire.

Pour l’instant, nous avons donc eu gain de cause. Mais il faudra étudier soigneusement le prochain dossier tarifaire pour nous assurer que toute éventuelle modification du tarif M contribue à faire de l’énergie ce « levier de développement économique » !



Être en affaires comporte des risques


Par Luc Boulanger

Directeur exécutif, AQCIE


C’est là une vérité de La Palice. À l’égard des clients en risque d’insolvabilité, les sociétés membres de l’AQCIE appliquent différentes politiques pour minimiser les risques de défaut de paiement, tout en offrant suffisamment de souplesse pour ne pas pénaliser les clients qui ne les exposent pas à de tels risques. Et surtout, aucun des membres de l’AQCIE n’a la possibilité, comme le souhaite Hydro-Québec, de refiler ses mauvaises créances dans un compte de frais reportés.

Il est compréhensible que le distributeur d’électricité revoit ses pratiques et politiques à la lumière de l’importante perte, évitée il faut le dire, qu’il risquait d’assumer en raison des difficultés connues par Abitibi Bowater.

Mais dans les faits, en excluant le cas d’une cliente à l’égard de laquelle Hydro-Québec a déjà pris des mesures pour récupérer une partie ou la totalité des sommes importantes qui lui sont dues, les mauvaises créances du distributeur auprès de sa clientèle du tarif L se sont élevées en moyenne à seulement 350 000 $ par an au cours des six dernières années. Sur des ventes annuelles de près de 3 milliards $ auprès de cette clientèle, cela représente des pertes d’environ 0,01 %.

Voilà qui invite à un peu de retenue dans les mesures que le distributeur souhaite appliquer à nos entreprises. Mesures qui soulèvent chez nous des interrogations, notamment sous les volets du compte de frais reportés, des moyens de gestion du risque et de l’établissement des niveaux de risque.

Le compte de frais reportés
Hydro-Québec revient à la charge auprès de la Régie de l’énergie pour obtenir l’approbation d’un compte de frais reportés qui lui permettrait, à toutes fins pratiques, de refiler l’ensemble de son risque à sa clientèle. Cette demande a déjà été rejetée par la Régie en mars dernier et, selon nous, ce refus devrait tenir tant et aussi longtemps que les mauvaises créances du distributeur sont inférieures à 3 millions $ par année. En deçà de ce seuil nous estimons que, comme pour nos entreprises membres, un certain niveau de mauvaise créances fait partie des risques inhérents aux activités commerciales.

Moyens de gestion du risque
Hydro Québec classe sa clientèle Grande puissance en quatre catégories, dont les catégories risqués et très risqués regroupent une trentaine de clients, sur un total de plus de 200 abonnés à ce tarif. À l’égard des clients « risqués » ou « très risqués », le distributeur souhaite dans un premier temps ajuster les modalités de facturation et les délais de paiement selon le niveau de risque, ce qui nous semble tout à fait normal.

Hydro-Québec souhaite aussi exiger un dépôt pour les clients « très risqués ». Là où le bât blesse, c’est qu’elle considère tout nouvel abonnement et tout client ayant fait un défaut de paiement au cours des 24 mois précédents comme client très risqué.

D’une part, les nouveaux abonnements ne sont pas nécessairement le fait de nouveaux clients et, d’autre part, les clients, même nouveaux, qui sont admissibles aux tarifs de grande puissance sont souvent évalués par les agences de cotation, ce qui réduit sensiblement le risque. C’est pourquoi nous trouvons abusive la base sur laquelle le distributeur entend exiger des dépôts, puisque le gel inutile de liquidités peut avoir un effet important sur l’exploitation de nombreuses entreprises tout à fait viables, dans le contexte de concurrence féroce où elles évoluent.

D’autre part, un défaut de paiement survenu au cours de 24 mois peut être attribuable à quantité d’autres éléments qu’un problème de solvabilité, et notamment à de simples pannes informatiques. Exiger un dépôt sans justification financière solide nous semble aussi abusif. Pour cette même raison, le retrait de l’avis de retard de 8 jours que propose Hydro-Québec à l’égard de tout client ayant connu un défaut de paiement en 24 mois, pour ne conserver que l’avis d’interruption, est également une mesure exagérée.

Établissement des niveaux de risque
Le recours par Hydro-Québec aux cotes des agences de notation pour apprécier le niveau de risque d’un client industriel est une initiative pour laquelle nous la félicitons. Cependant, puisque le distributeur propose d’établir sa propre cote de crédit pour les clients qui ne sont pas évalués par ces agences, nous devons exiger que cette évaluation soit faite avec rigueur et transparence et que les modalités de cette évaluation puissent être validées par des experts tiers indépendants.

En conclusion, face aux efforts d’Hydro-Québec en matière de gestion de risque, on serait tenté de citer Jacques Brel qui, dans sa chanson Fernand, disait : « Je sais on fait ce qu'on peut, Mais il y a la manière ».


 

QUOI DE NEUF À LA RÉGIE

Par Luc Boulanger
Directeur exécutif, AQCIE



Les grands industriels se retirent de la demande déposée par TransÉnergie
Dans un esprit d’allègement du processus de réglementation des activités de transport et de distribution d’électricité, il est désormais possible pour un intervenant de cesser, en cours de route, ses représentations devant la Régie de l’énergie, et de récupérer ses frais encourus pour l’étude du dossier. C’est ce que l’AQCIE et le CIFQ ont fait cette année dans le dossier du transport. La question centrale du dossier du transporteur porte sur un changement qu’il propose à sa politique d’ajouts au réseau de transport. Nos experts sont d’avis que le changement proposé n’affectera pas les usagers de la charge locale, soient les clients du distributeur. S’il s’avérait en dernière analyse que cette politique affecte les grands industriels, ce serait alors au moment de l’étude des conditions de service du distributeur que cet enjeu serait débattu.

Les coûts de retraite
L’AQCIE et le CIFQ, de concert avec d’autres représentants des consommateurs, dont l’Union des Municipalités du Québec, entendent faire des représentations sur cette question. L’objectif visé est de convaincre la Régie qu’il y a lieu d’établir un mécanisme en vertu duquel les contributions effectuées par les usagers au chapitre des régimes de retraite des employés des entreprises règlementées d’Hydro-Québec soient effectivement versées en totalité à ces régimes de retraite, étant ainsi exclues des activités pour lesquelles ces entreprises assument un risque.

L’exclusion de certains usagers aux programmes d’efficacité énergétique
De façon soudaine, Hydro-Québec a exclu ses clients titulaires de contrats spéciaux des programmes d’efficacité énergétique en alléguant que les mesures mises de l’avant par ces usagers ne se traduisent pas, d’une part, par des diminutions de consommation et que, d’autre part, ces contrats les contraignent de toute façon à faire de l’économie d’énergie.

L’AQCIE estime que cette décision unilatérale est mal fondée, en raison notamment des éléments suivants :

  • D’abord, les obligations associées à ces contrats spéciaux sont plutôt l’exception que la règle, car un seul contrat en fait mention et, du reste, cette obligation en est une d’intention et non de résultat;
  • À cet égard, les détenteurs de contrats spéciaux ne sont d’ailleurs pas différents des autres : les mesures d’efficacité énergétique financièrement viables se réalisent par elles-mêmes, sans subvention, alors que certaines mesures ne rencontrant pas le seuil de rentabilité nécessitent une subvention pour se réaliser;
  • Ensuite, les mesures d’efficacité énergétique de ces clients se traduisent parfois par une réduction de la consommation et souvent, sinon toujours, par un report ou une diminution des blocs d’énergie additionnelle requis;
  • De plus, certaines de ces entreprises, par leurs initiatives d’efficacité énergétique, font partie du réseau Écolectrique et, dans le cas de l’Aluminerie de Bécancour, se classe même au niveau Élite de ce même réseau;
  • En plus de ces entreprises, certaines de leurs associations, dont l’AQCIE, sont signataires d’un protocole d’entente avec Hydro-Québec pour la promotion de l’efficacité énergétique;
  • S’il fallait exclure les clients bénéficiant de contrats spéciaux des statistiques des PGEÉ, ces programmes éprouveraient de grandes difficultés à atteindre leurs objectifs de réduction de 11TWh à l’horizon de 2015;
  • Et, finalement, les programmes du PGEÉ étant financés par les usagers des différentes catégories tarifaires, il est injustifié d’exclure tous les clients bénéficiant de contrats spéciaux des programmes qu’ils contribuent à financer.

Ainsi, nous estimons qu’il faut annuler cette exclusion unilatérale d’un pan entier de la clientèle d’Hydro-Québec. À sa place, nous verrions un comité en mesure d’évaluer sur des bases économiques solides l’admissibilité individuelle aux PGEÉ des clients bénéficiant de contrats spéciaux. Les recommandations de ce comité pourraient faire ensuite l’objet de débats lors du prochain dossier tarifaire.

Le compte de nivellement pour aléas climatiques
Encore une fois, la mécanique régissant les montants afférents à ce compte fait l’objet d’une demande de révision de la part d’Hydro-Québec. La Régie a déjà rendu des décisions sur la disposition de ce compte dans le passé, aussi bien sur des montants précis que sur les principes régissant les aléas climatiques. Les grands industriels sont d’avis qu’il n’y a aucune raison de revoir cette mécanique, si ce n’est le désir d’Hydro-Québec de comptabiliser dès cette année une somme de 32 M$ dans ses revenus requis. Cet exercice comptable revêt une importance particulière cette année pour Hydro-Québec, puisqu’il lui permet d’éviter, à ce seul chapitre, une baisse de tarifs qui serait de l’ordre de 0,3 %.

 
 

 
  L’Énergique est le bulletin d’information de l’AQCIE. Il est publié quatre fois par année à l’intention des membres et partenaires de l’Association. Toute reproduction est autorisée à condition d’en mentionner la source et de nous en informer au dg@aqcie.org